lundi 24 février 2014

Chapitre 2: A deux doigts d'y passer

 (Le chapitre 1 est ici)

Ginette était résolue à brûler les calories de son dernier baba au rhum. Elle se dit qu'aller à son club de rugby pour femmes âgées après un jogging serait une bonne idée pour y parvenir. Elle enfila son survêtement rose fluo et choisit ses baskets vertes.

En chemin, elle ne put s'empêcher de regarder les éclairs au chocolat à la vitrine de la boulangerie. Elle craqua et s'en acheta un. Elle l'avala bien vite car elle culpabilisait, et s'étouffa. En toussant, elle cracha son dentier. C'est alors qu'elle remarqua avec stupeur que certaines de ses dents avaient repoussé...
- Il faudra que j'en parle à mon dentiste, se dit-elle.
Elle reprit son footing et passa devant les maisons aux jardins si joliment fleuris de ses voisins. Elle les salua au passage sans s'arrêter, mais quand elle vit Germain qui la fixait de ses beaux yeux bleus, elle ne put s'empêcher de ralentir.
- Bonjour madame Ginette, bafouilla le charmant homme.
- Bonjour, monsieur Germain, répondit Ginette en rougissant comme une tomate.
- Vous êtes ravissante! Vous avez l'air plus en forme que d'habitude... Vous avez fait une coloration à vos cheveux? s'étonna-t-il.
- Euh non! dit-elle, surprise par cette question.
Alors elle lui fit son plus joli sourire pour le remercier de ses gentillesses. Elle reprit sa course et se sentit plus légère. Elle battit son record de tours de parking.

Mais La Mort n'avait pas abandonné l'idée de faire passer Ginette de vie à trépas.
Elle arriva de l'au-delà, regard mortel, haleine létale, tenant une hache déjà pleine de sang: elle venait de tuer un pauvre homme. Son sourire était terrifiant, un oeil pendait hors de son orbite, et on comprenait qu'elle allait mettre un plan démoniaque à exécution. Sa cape ensanglantée volait au vent quand elle aperçut Ginette. Elle était encore plus déterminée que la dernière fois.

Ginette sentit une présence dans son dos et une odeur de pourriture. Elle accéléra en pensant que les voisins fermaient mal leurs poubelles, et se mit à râler. La Mort se rapprochait de plus en plus. A moins d'un mètre d'elle, elle tendit sa hache en l'air pour trancher la vieille dame en deux... Mais le capuchon de de sa cape lui tomba sur les yeux! Elle ne vit plus rien, et comme elle avait très peur du noir, elle paniqua et se mit à courir dans tous les sens.
Ginette se retourna, et vit un spectacle étonnant: quelqu'un, déguisé d'une cape, capuchon sur la tête, gesticulant dans tous les sens, et se prenant un poteau...
Elle se tordit de rire, rit, rit, et rit tellement... qu'elle rajeunit de dix ans...

- Je reviendrai Ginette! Marmona La Mort en s'enfuyant, honteuse et verte de rage.
Son fou rire passé, Ginette rentra chez elle, d'un pas plus léger que jamais.

( Posté par Eve Azouar et ses élèves.)

1 commentaire:

  1. Ne bougez pas mesdames et messieurs les auteurs de l’école Moulin Pergaud, je relis, et rerelis votre second chapitre tout à fait savoureux et je vous écris ce que j’en pense.

    Votre fidèle lecteur.

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