Bien installée dans son fauteuil à bascule, Ginette lisait son journal. Elle tomba sur l'annonce d'un concours de sudoku. Elle hurla de joie, sauta en l'air, dansa quelques pas de samba (elle avait retrouvé un jeu de jambes inespéré) et prit dans sa cave sa meilleure bouteille de champagne: elle devait fêter la nouvelle avec Germain. Elle attendait ce concours depuis si longtemps!
Ginette s'empressa de
rejoindre son ami et lui annonça, haletante:
- Germain, Germain, vous
avez lu la nouvelle?
- Mais enfin Ginette,
calmez-vous, vous êtes en sueur! Avez-vous battu votre record de
tours de parking?
- Mais non, Germain, le
journal, l'avez-vous lu?
- Oui, j'ai vu! Il y a des
caleçons en promotion...
- Mais non voyons! Je vous
parle du concours régional de sudoku!
- Ah oui! Vous parlez de
cela! Eh bien, je compte y participer aussi, j'espère arriver à
vous battre!
Ils trinquèrent, burent
deux coupes de champagne et entamèrent une tarte aux pommes. Germain
savait Ginette gourmande, et il avait toujours quelques réserves
pour les fois où elle passait à l'improviste. Plus il regardait sa
voisine préférée, plus il la trouvait jolie et coquette. Il se dit
que sa nouvelle coiffure lui donnait comme un coup de jeune.
Puis Ginette rentra chez
elle pour s'entraîner. Elle se prépara du pop corn, fit une partie
de Call Of Duty pour s'échauffer (elle ne se sentait jamais aussi
bien qu'après avoir mitraillé quelques zombies) et fut enfin
prête.
Elle attaqua un sudoku de
niveau 9, mais le résolut en trois minutes.
- Tiens, j'ai progressé, se
dit-elle. D'habitude, je mets bien vingt minutes!
Elle attaqua un niveau dix,
puis onze, puis douze. Au niveau quinze, elle bloqua, se creusa les
méninges, mais comme elle était mauvaise perdante, elle sentit la
hargne l'envahir. Elle se leva d'un bond, et s'en prit aux objets qui
l'entouraient en les lançant à travers la pièce.
La Mort, toujours résolue à
éliminer Ginette, mais beaucoup plus méfiante, était entrée par
la fenêtre de sa chambre restée ouverte. Annoncée par un souffle
glacial, elle arrivait des ténèbres, large et profonde cicatrice
sur sa peau putréfiée, ses mains décomposées tenant un poignard
maculé de sang.
Elle descendit les escaliers
lentement, et s'approcha du salon où notre matheuse se défoulait
sur tout ce qu'elle trouvait en criant:
- Tu vas voir, sale bête,
je t'aurai! Tu ne me résisteras pas longtemps!
La Mort se dit que Ginette
devait s'énerver sur son chien, et qu'elle pourrait la tuer plus
facilement puisqu' elle était occupée par quelque chose. Elle se
faufila dans le salon, et se retrouva derrière la vieille dame
énervée. Un filet de bave rouge pendant de sa bouche hideuse, elle
brandit son poignard . Elle s'apprêtait à le planter, quand une
balle de ping pong lancée par Ginette avec rage rebondit sur le
mur...et vint se ficher dans son orbite vide.
De surprise, elle lâcha son
arme et poussa un cri à vous glacer les os. Ginette fit volte face,
mais ne put avoir peur devant ce qu'elle voyait! Elle éclata encore
de rire, annulant le pouvoir de La Mort sur elle.
Hors d'elle, exaspérée, La
Grande Faucheuse sortit par la porte avec fracas en hurlant:
- Je l'aurai un jour, je
l'aurai!
Ginette s'était calmée, et
reprit son carnet de sudokus et son crayon.
- Tiens, j'ai moins mal aux
doigts, mon arthrose me laisse un peu de répit on dirait...
bonjour frederic kessler nous sommes les eleves de CM2 de madame Dugenou nous avons regarder votre video nous l'avons trouver tres marrante a bientot
RépondreSupprimersuzie sarah anais et maia
Pour ma part, je ne me considère pas du tout comme une lectrice en colère mais comme une lectrice enthousiaste!! Bravo pour ce chapitre 3 qui fourmille d'idées lumineuses!
RépondreSupprimerDe vrais graines d'écrivains!
La lectrice enthousiaste
Madame la lectrice enthousiaste,
RépondreSupprimerMerci pour vos compliments très gentils!
A bientôt,
Suzie
Bonjour M.Frederic kessler,
RépondreSupprimermerci d'etre venu
Marie et Hafça